Récap : DJ Snake, The Final Show

Dans la légende !
Il l’avait annoncé fin 2023 : le 10 mai 2025 allait marquer l’histoire de la musique électronique en France. Un Stade de France complet en quelques minutes, un after surprise à l’Accor Arena annoncé dans la foulée… Tout indiquait que cette soirée à Paris, sa ville, serait dantesque. Et elle l’a été. Retour sur un événement hors norme.
La boucle est bouclée
C’est DJ Snake lui-même qui l’a dit à la fin de son concert : il n’a pas grillé les étapes. Depuis 2016, il a coché une à une les plus grandes salles de la capitale – l’Olympia, le Zénith, l’Accor Arena, la Défense Arena, le Parc des Princes… Il ne manquait plus que le Stade de France pour écrire la dernière ligne de son épopée parisienne. Mission accomplie.
Pour ce qui devrait être son dernier show solo dans la capitale, pas moins de 100 000 personnes étaient attendues entre le concert et l’after. Une journée monumentale pour la musique électronique française.

Le Stade de France
Quel plaisir de retrouver le Stade de France en configuration concert, ce lieu mythique qui a accueilli les plus grands artistes mondiaux depuis plus de 25 ans.
Côté production, DJ Snake a, comme souvent, fait appel à Romain Pissenem et ses équipes de High Scream. Si ce nom ne vous dit rien, sachez qu’il est derrière des lieux aussi légendaires qu’Ushuaïa, Hï Ibiza, et prochainement UNVRS sur l’île blanche. High Scream, c’est aussi la signature visuelle des shows de David Guetta, Fisher ou encore Indochine, entre autres.
Pour “The Last Show”, retour à une configuration plus classique : pas de scène centrale cette fois, comme au Parc des Princes, mais une scène en fond de stade. Et quelle scène ! Un écran géant donnant l’illusion de dépasser le toit du stade, qui se prolongeait au sol jusqu’au public. Une esthétique simple, épurée, sans fioritures – et c’était franchement réussi.

Côté lights et pyrotechnie, c’était tout simplement sublime. Entre les lances-flammes, les feux d’artifice au-dessus du stade, les shows lumière millimétrés et les bracelets lumineux dans tout le public, l’ambiance était magique. Bravo à High Scream pour cette masterclass visuelle.
Mention spéciale pour le tableau de « Paris », où le stade a revêtu son plus beau manteau bleu blanc rouge.
Mais…
…tout n’était pas parfait. Le son, notamment, laisse un goût amer. On le sait, l’acoustique du Stade de France est loin d’être idéale. Et malgré les moyens techniques déployés, les basses étaient quasi absentes en fosse et manquaient de puissance dans certaines tribunes.
C’est d’autant plus dommage pour un artiste comme DJ Snake, dont la musique repose en grande partie sur l’impact physique du son. Les sets des premières parties s’en sortaient un peu mieux, mais sur le show principal, la frustration était bien là.

Les premières parties
Pour une soirée aussi symbolique, il fallait une première partie à la hauteur. Et sur le papier, DJ Snake n’a pas fait les choses à moitié en invitant nul autre que Tiësto et Madeon.
Pas besoin de présenter le premier. Quant à Madeon, il est peut-être plus méconnu du public français malgré… sa nationalité. Rare sur les scènes françaises, sa venue au Stade de France était un vrai plaisir. Il a livré un set rempli de classiques de la French Touch, avec une joie visible de se produire dans ce lieu mythique. Un joli moment.
Puis vint Tiësto. Une légende, certes, mais dont le set s’est révélé… moyen. Fidèle au virage musical qu’il a pris ces dernières années, avec des remix big room, une intro sur du Piaf et même quelques sons latinos. On s’y perd un peu et on regrette, une fois de plus, ses années Trance.
Cela dit, pour une première partie, c’était tout de même efficace.

Les guests
Depuis l’annonce du show, une pluie d’invités était attendue, teasée, espérée. Le sold-out éclair, les rumeurs, les comparaisons avec le Parc des Princes en 2022… La barre était très, très haute.
Et oui, il y a bien eu des invités. Mais peut-être pas ceux que tout le monde attendait. Pas de Justin Bieber, pas de Selena Gomez, ni de stars électro internationales comme David Guetta au Parc.
On a donc vu Dillon Francis, fidèle acolyte de DJ Snake sur « Get Low », Rim’K du 113, Kool Shen, Bipolar Sunshine pour « Middle », et même Space Laces venu teaser le nouvel hymne du mur de la mort. Très sympa tout de même, mais un cran en dessous des attentes. Était-ce vraiment possible de faire mieux qu’en 2022 ? Peut-être pas…

DJ Snake
On s’attendait à une entrée fracassante : des basses, du feu, un hélico ? Il n’en est rien.
DJ Snake, William de son prénom, a surpris tout le monde avec une des entrées les plus calmes de sa carrière. Arrivé au stade en RER, passé saluer le public dans les tribunes pendant les premières parties… puis son entrée à pied, très tranquillement, jusqu’à la scène. Il est resté figé pendant les premières minutes de son intro. Et c’était génial.
Mais une fois le calme passé, le set démarre fort. Quinze minutes de Trap et de hard techno, comme on aime. Le Stade de France explose. Puis Snake prend le micro. Et il va beaucoup le prendre… peut-être trop.
Si l’on comprend son émotion, les nombreuses pauses cassent un peu le rythme. Sur un concert de 2h30, le tempo s’en ressent. D’autant que son catalogue est vaste : latino, reggaeton, hard techno, trap… Le tout manque parfois de cohérence, et ça s’est ressenti surtout après le fameux mur de la mort. Il restait encore 45 minutes, mais le souffle était déjà un peu retombé.
Il y a tout de même eu de très beaux moments – « Paris », le finish sur « Let Me Love You », le teasing de son prochain album « Nomad » et même du Céline Dion – mais dans l’ensemble, le concert laisse un sentiment mitigé. On en attendait peut-être trop, mais c’est aussi parce que William nous a habitués à des shows d’anthologie. Cette fois, le souffle final n’y était pas tout à fait.

L'after
Changement de décor. On quitte le Stade de France pour l’Accor Arena, transformée pour l’occasion en club géant. Scène centrale façon ring de boxe, DJ booths tournés dos à dos, les DJs se relayant dans une ambiance mi-Boiler Room, mi-warehouse. Fini les artifices, place à une scénographie full lights. Et là encore, High Scream livre un sans-faute.
Nous arrivons pour le set de Boys Noize, un pur régal. Maîtrisé de bout en bout, intense, brillant. Le ton est donné.
Puis Snake revient, avec un set très dark, comme prévu. B2B Dillon Francis x Flosstradamus pour les fans de Trap, puis The Outlaw (l’alias hard techno de Snake) en B2B avec Trym. Simplement explosif. Le public est là, le son est là, les lights sont là. Nous sommes partis à ce moment-là en nous disant que l’on venait de vivre un after inoubliable.
Et s’il fallait trouver quelque chose à redire, ce serait du côté de la programmation, plutôt redondante dans le style des artistes – mais c’est vraiment chipoter.

Une nuit pour l'histoire
Le 10 mai 2025, DJ Snake a inscrit son nom au panthéon de la musique électronique française. Même si tout n’a pas été parfait, même si le show au Parc des Princes reste difficile à détrôner, ce Stade de France marque une fin de chapitre mythique.
À noter également une organisation impeccable, que ce soit pour le concert ou pour l’after.
Bref, un événement qui restera gravé dans la mémoire de toute une génération. Et une chose est sûre : William a tenu sa promesse.
Il est entré dans la légende !
Julien
Dropsiders
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